Dans le cadre de la 26e édition des Rendez-vous du cinéma québécois, j’ai assisté à une conférence donnée par six producteurs (Luc Déry, Kim McCraw, Sylvain Corbeil, Paul Barbeau, Pierre Even et Réal Chabot) sur l’avenir et les enjeux du métier de producteur. En prenant place dans le bistro SAQ, je me suis dit : « Moi, quand je serai grande, je serai productrice ». Quand je suis sortie j’étais toujours convaincue que je serai.
Même si le débat m’a laissé sur ma faim (s’il en avait un), j’étais heureuse d’apprendre que malgré la situation difficile du marché cinématographique québécois, en ce qui a trait particulièrement au financement, il est toujours possible de trouver son compte dans le domaine et surtout, arriver à mettre en images ce en quoi nous avons foi. Les propos de Pierre Even (C.R.A.Z.Y., Nitro) étaient éloquents à ce sujet. Ce que le cinéma québécois a besoin, c’est une notoriété internationale. L’industrie cinématographique a connu (et connaît toujours) l’invasion américaine, il y a ensuite eu la vague du cinéma français, puis la marginalité du cinéma danois et j’en passe. À quand la reconnaissance d’une signature québécoise?
J’ai ensuite assisté (enfin!) à la projection de Continental, un film sans fusil. Je n’en parlerai pas puisqu’une critique sera publiée sous peu. Je ne peux toutefois me retenir sur un commentaire : il s’agit définitivement, selon moi, du meilleur film de l’année 2007, toutes catégories confondues. Stéphane Lafleur était présent après le visionnement pour répondre aux questions du public. Il est d’une humilité inspirante. Ce réalisateur sensible représente définitivement l’essence de la nouvelle génération de cinéastes québécois.
J’ai récemment lu un article dans Voir Estrie, une entrevue avec Yves-Christian Fournier, réalisateur de Tout est parfait. Il soulignait justement cette nouvelle effervescence cinématographique. Il concluait ses propos en disant : « Mon rêve, c’est de pouvoir faire partie d’une époque d’or du cinéma québécois, qu’il y ait une synergie entre les réalisateurs, comme à l’époque de Gilles Groulx. » Avec Falardeau, Villeneuve et Turpin en tête, chaperonnés par Stéphane Lafleur, Sébastien Rose, Louis Bélanger et Maxime Giroux, j’ai l’impression que le souhait de Fournier se concrétisera.
Comme le disait Paul Barbeau, président de la maison de production Núfilms : « Tu veux faire un film, fais-le! Un projet pilote te passionne, produis-le! ». La série de courts métrages à laquelle je me suis présentée par la suite s’est avérée la preuve de cette conviction. Des films tels Mordu de Lucie Pagé (direction photo renversante et récit narratif poétique touchant) ainsi que Dust Bowl Ha! Ha! de Sébastien Pilote (œuvre magnifique et bouleversante dans sa simplicité, aussi gagnant du meilleur court métrage de fiction dans le cadre des RVCQ) démontrent que la relève n’a pas terminé de grandir et surtout, d’avoir un impact révélateur sur l’industrie.