J’ai fait mon sac et j’suis partie. Au diable les travaux de mi-session! Au diable l’emploi merdique à temps-partiel! Au diable les règles du quotidien auxquelles on doit se soumettre! Ce qui devait être un aller-retour, le temps que tout s’envole au moment même de le vivre, s’est avéré un exil de quatre jours.
Après deux jours à courir contre la montre, presque essoufflé de vivre le plus de rencontres artistiques possible, la paresse s’est vite installée. On laisse tomber la conférence qui aurait apporté à une certaine démarche intellectuelle, on s’absente du concert tant attendu depuis quelques mois et on part en cavale.
Le cliché s’est imposé : chambre de motel, bordel, abolition de l’horaire, désir, passion. Fuite? Who cares, the world is ours! Se croire philosophe, changer la vision du monde, remédier à une faille de l’enfance, ignorer le doute, foncer, projeter avec prudence sans toutefois s’empêcher de rêver.
« Retourner dans le passé pour vivre un présent illusoire », disait Elle. Moi je n’y crois pas. J’ai décidé de vivre un présent qui saura influencer un futur de sorte à ne pas rester emprisonné d’un passé déjà volatilisé, peu importe ce que ce dernier comportait.
Un exil où la culpabilité représente l’inexistence, où l’on apprend, où l’on vit, où le bien-être et le bonheur sont bien plus significatifs et sincères que se démener devant une machine pour un travail duquel la satisfaction retirée, aussi éphémère soit-elle, se retrouvera sur un papier et ne vaudra plus rien demain.
Il ne s’agit pas d’un road movie des années 60 où l’on se prétend gangster, mais plutôt d’être fugitif d’une réalité qui nous impose un cadre, l’oppression de plaire, de réussir. I chose otherwise.
I chose to believe
I chose faith
I chose to have the choice