mardi 10 juillet 2007

Si vous croyez en une cause…

La nouvelle maison de disques sherbrookoise 9.12 Records lançait au printemps dernier la complication If you believe, une trame sonore possédant à la fois de bonnes intentions sociales et politiques, en présentant malheureusement son répertoire musical comme élément d’arrière-plan.

If you believe compilation vol.1 rassemble des artistes locaux et internationaux aux racines folkloriques contemporaines. La sélection des seize pièces de la trame sonore demeure douteuse. Le répertoire échappe à une efficacité musicale dans le sens où l’harmonie des chansons repose sur une monotonie qui frôle l’affaissement. De plus, la simplicité des ballades est fastidieuse à un point d’imposer un univers qui a tendance à sombrer peu à peu dans la mélancolie.

Malgré la redondance musicale de la compilation, quelques pièces sont orchestrées de manière envoûtante. L’ambiance instrumentale de Think over, interprétée par Apjiw, relève d’un enchantement expérimental nettement réussi. C’est toutefois l’œuvre de January, Fallen, qui charme avec une vulnérabilité vocale subjuguée par la douceur.

L’aspect « nouvel âge » de If you believe trahit l’accessibilité ainsi que la qualité commerciale de son répertoire. La trame sonore ambiante s’avère idéale pour les salons de soins esthétiques. Mention spéciale toutefois : pour chaque copie vendue, 9.12 Records versera 1,00 $ à War Child Canada.

Si vous tenez à militer pour la cause… et non pour la musique.

Un album qui ne singe sur personne

À peine un an après le succès de leur premier opus Whatever people say I am, that’s what I’m not, les nouveaux enfants chéris de la scène musicale britannique, Arctic Monkeys, reviennent avec Favorite worst nightmare, un album qui exige une écoute rigoureuse afin d’apprécier le progrès musical du groupe.

La trame sonore est introduite par une cadence percussionniste bruyamment calculée. Même s’il paraît très semblable au son révélateur qu’avait été produit sur Whatever people say I am, that’s what I’m not, le rythme est accrocheur. Cette similitude agace lors des premières écoutes pour enfin faire réaliser qu’il s’agit de la griffe musicale du groupe.

En effet, Arctic Monkeys se révèle beaucoup plus mature sur ce nouvel opus, et ce, autant en ce qui concerne le lyrisme des textes que l’harmonie musicale. If you were there, beware impose un son assuré opposant l’aspect « garage » maladroit qui se trouvait révélateur et séduisant sur le précédant album.

Outre l’effort nécessaire pour apprécier le nouvel effort d’Arctic Monkeys, Favorite worst nightmare livre un répertoire plus posé. La sonorité plus pop laisse toutefois croire que la notoriété britannique du groupe ne lui suffit plus. Il reste à espérer que la soif du succès ne noie pas Arctic Monkeys dans des ballades vides et faciles.