jeudi 31 mai 2007

Oui, je le veux

Chaque fillette rêve, anticipe et planifie avec impatience et fantaisie le plus beau jour de sa vie : son mariage. Pour moi, la célébration eut lieu le 12 mai dernier, le concert d’Arcade Fire.

Faut croire que la troisième fois est toujours la bonne. Après avoir fait partie des malheureux à ne pas être en mesure de se procurer des billets au Théâtre St-Denis ainsi qu’à l’Ukranian Federation, je me suis retrouvée parmi les fortunés présents à l’Aréna Maurice-Richard.

Dans la salle, l’énergie était fébrile. Après la performance quelque peu douteuse du groupe invité, l’assistance patientait avec impétuosité les premières notes de la cérémonie. L’instant même où les douze apôtres ont fait leur entrée, les fidèles ont soudainement été possédés par les mélodies.

Le répertoire était parfaitement calculé. L’équilibre entre les chansons sélectionnées de Funeral et Neon Bible fut bien orchestré. Chaque pièce provoquait une ascension énergique sublime. La dernière partie musicale fut transcendante : Neighborhood #1 (Tunnels) a précédé Rebellion (Lies) puis Neighborhood #3 (Power Out).

La beauté du spectacle rayonnait toutefois autour de la présence angélique de Régine Chassagne. Son leadership relevait d’une subtilité théâtrale.

Pour conclure l’alliance musicale, le groupe répondit aux prières de son public et proclama les paroles soutenues par l’ensemble musical divin de Wake Up. À la sortie des lieux, la mélodie resta imprégnée au fond de chacun et l’on continuait à répandre de manière contagieuse les célestes « OoOoOh…».

lundi 21 mai 2007

La mauvaise odeur d’un best seller

Après avoir visionné la bande-annonce du film Perfum : The Story of a Murderer, je me suis tout de suite procurée le roman, me fiant au dicton affirmant que le livre est toujours plus captivant que le film. Faut croire qu’il s’agit définitivement d’une simple rumeur…

Le Parfum
décrit la vie de Jean-Baptiste Grenouille, un enfant bâtard, délaissé à la naissance par sa mère, dans les ordures de Paris. Au fil de son enfance, vagabondant de foyer en foyer, Grenouille prend conscience de son don inné : la perfection de son sens olfactif. Ainsi, il apprend à développer son talent de parfumeur pour créer le meilleur parfum, celui qui ensevelira tout sur son passage.


La faiblesse du roman de Patrick Süskind réside principalement dans la temporalité. L’auteur impose au lecteur l’évolution entière du protagoniste, soit celle d’une vie. Ainsi, des longueurs s’imposent et le lecteur attend avec impatience la troisième partie du récit, celle où l’on découvre véritablement LE personnage.


De plus, chaque personnage est introduit avec des descriptions interminables chargées de détails dont il aurait été préférable de supprimer. Cette redondance concerne principalement la conclusion des portraits de ces personnages : Süskind les peint jusqu’à leur mort. Ce dernier a également tendance à émettre les commentaires personnels du narrateur ou une remémoration des faits entre parenthèses : éléments qui brisent définitivement le rythme.


Malgré le fait que l’action se déroule au XVIIIe siècle, la critique sociale dernière le récit s’avère intemporelle. Des thèmes tels la valorisation matérielle, le pouvoir, l’acquisition affective ainsi que la jalousie sont transposés de manière subtile et poétique. De plus, les multiples descriptions du sens olfactif de Grenouille relèvent d’une beauté extrêmement simple.


Le Parfum
représente le genre de roman accessible qui ne demande aucun degré supérieur de réflexion. Faut croire la qualité d’une œuvre littéraire ne doit pas être jugée selon son nombre de copies vendues… ou je ne fais tout simplement pas partie du public cible de la littérature commerciale.