mardi 20 février 2007

Dumas et sa perpétuelle lutte contre le temps

Le nouvel enfant chéri de l’industrie musicale québécoise, Dumas, a récemment lancé son troisième album, Fixer le temps. Presque quatre ans après l’envoûtant Le cours des jours, il nous présente enfin du nouveau matériel, un projet qui n’arrive malheureusement pas à la hauteur du précédent album.

En effet, le guitariste au rythme mélancolique reste fidèle à son image de romantique timide et blessé ainsi qu’à ses mélodies simples et harmonieuses. Malgré l’acquit d’une grande maturité, Dumas ne réussit pas à se réinventer. Au fil d’un répertoire éprouvant une faible défaillance en termes de variété, on le sent plus en confiance, mais plusieurs notes restent prévisibles.

C’est à ma grande tristesse qu’il laisse tomber les belles métaphores sensuelles et nostalgiques pour des textes beaucoup moins recherchés. Il réussit toutefois à nous séduire avec De station en station ainsi que Les secrets, des pièces joliment orchestrées « à la Dumas », une recette dans laquelle il marie finement le plus bel instrument de son assortiment musical, sa voix, avec la délicatesse de sa guitare.

Après nous avoir fait baigner dans l’univers cyclique du Cours des jours, l’artiste continue de nous livrer son obsession spatio-temporelle. Ce dernier nous présente ainsi La vie qui bat, La ville s’éveille, Au gré des saisons (le premier simple), De station en station, des pièces qui reflètent son esprit bohème et lyrique.

Est-ce que Steve Dumas réussit à fixer le temps? Il s’agit d’une lutte acharnée au cours de laquelle il devra vaincre ses démons du présent afin de retrouver ses racines du passé pour ainsi se renouveler dans l’avenir.