lundi 5 mai 2008

Ain't born typical

C'était le 4 mai dernier que le duo britannique The Kills se donnait sur la scène montréalaise, soit au Cabaret Juste pour Rire. Avant même leur entrée sur la scène, le doute s'était installé auprès de tous : les guitaristes Alison Mosshart et Jamie Hince allaient-ils assurer la sonorité de leur répertoire? Il va sans dire que The Kills a clairement prouvé qu'il avait une hardiesse musicale comparable à celle des White Stripes.

En effet, étant donné que le duo réunit le genre féminin et le genre masculin, il est souvent associé au couple White. Ce serait toutefois une grave erreur de comparer The Kills à ce dernier. J'irais jusqu'à dire que Mosshart et Hince assurait davantage que le groupe rouge et blanc lors de leur dernier passage au Centre Bell l'été dernier. La superficie de la salle du Cabaret y était probablement pour beaucoup, mais, malgré tout, le public s'est trouvé abasourdi devant la confiante manipulation des cordes de la part de Hince et de l'énergie déchainée de Mosshart.

En qui concernait ce public, il était à se demander s'il n'était pas la simplement pour poser plutôt que pour la musique du groupe. Arborant pour la plupart les fameuses lunettes RayBan à la Warhol, la coupe de cheveux à la fois ébouriffée et calculée, bref, le look typique de la culture trash londonnienne, l'assistance ne dérangeait pas physiquement, mais semblait présente pour accessoiriser style et musique plutôt que passion et musique.

C'est au moment où le groupe a introduit No Wow que Hince a impressionné le public avec son talent de guitariste. Il serait exagéré de dire qu'il révolutionne le son à un certain niveau. Toutefois, il joue de son instrument comme s'il masturbait une femme. La sexualité ne s'est pas fait discrète sur la scène. Le duo possède une chimie à la fois naturelle et osée. Leur prestation de la très intime Tape Song donnait des frissons provocateurs : Hince et Mosshart chantaient la pièce à l'aide du même micro, les lèvres les unes contre les autres.

Malgré ces performances mémorables, dont la merveilleuse trash/garage Where New York Used to Be, le spectacle fut non seulement très court, mais le répertoire musical a mal été sélectionné. Ainsi, The Kills a donné une importance équivalente à ses trois albums au lieu de jouer davantage les pièces de son excellent (et plus récent) opus Midnight Boom.

Comme ils le mentionnent si bien dans la chanson U.R.A. Fever, ils ne sont pas nés typiques ces deux musiciens au nom de tueurs.