Après avoir raté de peu un spectacle annoncé à la dernière minute en supplémentaire au Métropolis, il n'était pas question de laisser passer la chance d'assister à celui donné au CEPSUM dimanche dernier. Il s'agit ici de la nouvelle sensation électro française, abusivement comparée aux vétérans Daft Punk, Justice.
Résultat : un scénario inimaginable.
Après un souper bien arrosé, trois filles se rendent à Outremont pour en rejoindre deux autres. L'une d'entre elles, fidèle à ses habitudes, arrive avec quelques minutes de retard. Il est 20h. Le spectacle vient tout juste de commencer. Personne n'est trop agitée. On se fout des deux sets de DJs invités. Les cinq filles quittent alors Outremont pour aller prendre un verre dans un pub étudiant, non loin du CEPSUM, afin de réchauffer l'atmosphère et d'attendre que les artistes en première partie terminent leur prestation. 21h sonne. Quatre filles enfilent leurs manteaux. Au moment où elles se lèvent, une des cinq se dirige vers la table avec un deuxième pichet. Trois d'entre elles se regardent sans trop comprendre la raison de ce surplus d'alcool à cette heure presque alarmante. Confuses, elles rassoient. Les discussions reprennent de plus bel. 22h15 sonne. Une des cinq est prise de panique. Les filles courent donc vers le métro. Elles attendent le métro. Elles prennent le métro. Elles débarquent du métro. Elles arrivent sur les lieux. Les gens de la billetterie les regardent d'un air douteux et amusé. Le vestiaire indique complet.
On pénètre enfin dans le complexe avec nos manteaux d'hiver sur le bras : le public est en transe et Justice est tout simplement à son apogée. Je veux m'effondrer. Je n'arrive pas y croire. On tente tout de même de s'infiltrer dans la foule. J'essaie malgré tout de profiter des pièces qui restent. Une des cinq demande à une personne inconnue depuis combien de temps Justice est sur scène. Il répond : « Un peu plus d'une heure ». Je veux pleurer.
La scène est majestueuse. Trop d'amplis qui ne sont là que pour donner un effet imposant au monticule du fameux duo. Trop de lumières qui intensifient l'état de transe de la musique et, par le fait même, celui du public. Mais cet abus donne au décor une vibe ensorcelante. L'intensité des mix pénètre directement les parties nerveuses du corps. C'est tout simplement malade! Après deux pièces, Justice signe son au revoir. J'en veux davantage. Le groupe revient quelques instants plus tard pour un rappel de deux autres chansons.
Je sors du complexe la tête basse. Non seulement je viens d'assister à au show le plus aguichant de l'histoire, mais j'ai déboursé 40$ pour quatre pièces.
Je suis officiellement pissed. Trois des cinq filles quittent sans dire un mot. Elles ont été mangées leurs émotions au McDo. J'ai encore mal au coeur...
Tout un cadeau de fête Ari!