Depuis 2002, notamment avec la sortie de Québec-Montréal, les artisans de l’industrie du film éprouvent une gourmandise pour les scénarios construits autour de protagonistes masculins lâches et insouciants, constamment en quête d’une concrétisation de leurs fantasmes. Le premier long-métrage de Patrick Huard, Les 3 p’tits cochons, ne fait pas exception à la formule. Traitant particulièrement de l’infidélité conjugale, le réalisateur dresse le portrait de trois frères piégés par leur vulnérabilité. Un récit au cours duquel la référence métaphorique d’un conte pour enfants se révèle efficacement subtile.
Victime d’un traumatisme émotif provoquant un coma, une mère (France Castel) réunit ses trois fils, Mathieu (Claude Legault), Christian (Guillaume Lemay-Thivierge) et Rémi (Paul Doucet), au pied de son chevet. Ces derniers, angoissés par leurs relations de couple sexuellement perturbées, tentent, chacun à leur façon, de régler le supplice conjugal qui les habite, en discutant du bien-être que leur procure l’infidélité. Se prétendant presque innocents dans leurs actes et propos, les trois frères vivront un plaisir éphémère qui se tournera rapidement contre eux, et ce, sans exception.
Dirigée par une narration qui distrait, la comédie dramatique expose les trois protagonistes évoluant dans des milieux de vie distinctifs, lesquels sont présentés gratuitement au début du film. Malgré une cinématographie qui ne se démarque pas, Les 3 p’tits cochons réussit à intégrer un dynamisme avec son rythme narratif décousu, à partir duquel certaines scènes sont montées de manière fluide, en ne respectant pas l’ordre chronologique des événements.
Utilisant un rapport abusif de sous-exposition/surexposition de la lumière afin de marquer le sentiment de tension relatif à l’épanouissement du personnage de Mathieu, Bernard Couture, directeur photo, exploite maladroitement son intention. Il réussit cependant à créer une ambiance froide avec des couleurs verdâtres qui expriment bien l’atmosphère du mensonge qui règne dans le film.
C’est toutefois la performance saisissante des comédiens qui fait toute la richesse de ce long-métrage. Claude Legault, fidèle à lui-même, fait preuve d’une vulnérabilité séduisante. La chimie entre lui et Guillaume Lemay-Thivierge, lequel joue avec une naïveté spontanément comique, se révèle à la fois cocasse et intrigante. Le couple formé par Mathieu et Geneviève (Isabel Richer), émotionnellement fragile, est si bien exploité qu’il échappe, malgré la morale traitée à maintes reprises, au discours vide de sens pour faire place à une sensibilité touchante.
Le fil conducteur du récit reste avant tout l’analogie au conte pour enfants. Cette dernière, relevée avec brio, soulève des références aussi directes que subtiles. Du statut social des trois frères au fait que les deux « sans-abris » se réfugient sous le toit de celui qui semble plus solide, rien n’est oublié dans le scénario de Pierre Lamothe et Claude Lalonde. Même la lecture du conte en soi ainsi qu’un court extrait de la chanson de Dan Bigras exécutés par le personnage de Mathieu sont présents.
Après le portrait du père absent ainsi que celui de l’homme trentenaire ayant peur de l’engagement, le cinéma québécois se lance une fois de plus dans l’abus d’un courant social de notre culture. Il faut croire que la stabilité représente la zone de confort souhaitée par la majorité des gens, sans toutefois épargner l’option de sauter la clôture…
Victime d’un traumatisme émotif provoquant un coma, une mère (France Castel) réunit ses trois fils, Mathieu (Claude Legault), Christian (Guillaume Lemay-Thivierge) et Rémi (Paul Doucet), au pied de son chevet. Ces derniers, angoissés par leurs relations de couple sexuellement perturbées, tentent, chacun à leur façon, de régler le supplice conjugal qui les habite, en discutant du bien-être que leur procure l’infidélité. Se prétendant presque innocents dans leurs actes et propos, les trois frères vivront un plaisir éphémère qui se tournera rapidement contre eux, et ce, sans exception.
Dirigée par une narration qui distrait, la comédie dramatique expose les trois protagonistes évoluant dans des milieux de vie distinctifs, lesquels sont présentés gratuitement au début du film. Malgré une cinématographie qui ne se démarque pas, Les 3 p’tits cochons réussit à intégrer un dynamisme avec son rythme narratif décousu, à partir duquel certaines scènes sont montées de manière fluide, en ne respectant pas l’ordre chronologique des événements.
Utilisant un rapport abusif de sous-exposition/surexposition de la lumière afin de marquer le sentiment de tension relatif à l’épanouissement du personnage de Mathieu, Bernard Couture, directeur photo, exploite maladroitement son intention. Il réussit cependant à créer une ambiance froide avec des couleurs verdâtres qui expriment bien l’atmosphère du mensonge qui règne dans le film.
C’est toutefois la performance saisissante des comédiens qui fait toute la richesse de ce long-métrage. Claude Legault, fidèle à lui-même, fait preuve d’une vulnérabilité séduisante. La chimie entre lui et Guillaume Lemay-Thivierge, lequel joue avec une naïveté spontanément comique, se révèle à la fois cocasse et intrigante. Le couple formé par Mathieu et Geneviève (Isabel Richer), émotionnellement fragile, est si bien exploité qu’il échappe, malgré la morale traitée à maintes reprises, au discours vide de sens pour faire place à une sensibilité touchante.
Le fil conducteur du récit reste avant tout l’analogie au conte pour enfants. Cette dernière, relevée avec brio, soulève des références aussi directes que subtiles. Du statut social des trois frères au fait que les deux « sans-abris » se réfugient sous le toit de celui qui semble plus solide, rien n’est oublié dans le scénario de Pierre Lamothe et Claude Lalonde. Même la lecture du conte en soi ainsi qu’un court extrait de la chanson de Dan Bigras exécutés par le personnage de Mathieu sont présents.
Après le portrait du père absent ainsi que celui de l’homme trentenaire ayant peur de l’engagement, le cinéma québécois se lance une fois de plus dans l’abus d’un courant social de notre culture. Il faut croire que la stabilité représente la zone de confort souhaitée par la majorité des gens, sans toutefois épargner l’option de sauter la clôture…